200 militants écologistes ont perdu la vie en 2023 : une liberté d’expression de plus en plus menacée ?

C’est le bilan publié ce mardi 10 septembre par l’ONG Global Witness, spécialisée dans les abus de pouvoir et les menaces envers les droits de l’homme. Ce nombre, on ne peut plus inquiétant, est révélateur du danger lié à la liberté d’expression dans certains pays du monde. 

→ L’Amérique du Sud pointée du doigt 

200 défenseurs de l’environnement ont été assassinés dans le monde l’année dernière, la grande majorité ayant péri sur les terres d’Amérique du Sud (85%). La Colombie se dresse en tête de liste, puisqu’elle recueille pas moins de 79 meurtres. La moitié de ces atteintes mortelles auraient été perpétrées par des organisations criminelles. 

La situation actuelle suscite de nombreuses interrogations, notamment car la Colombie accueillera très bientôt la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité (COP16), ce qui peut paraître absurde pour beaucoup. 

→ Un phénomène qui touche l’ensemble de la planète 

D’après les résultats de Global Witness, les militants s’exposent de plus en plus à la menace de la mise à mort. En 2022, « seuls » 177 d’entre eux avaient fait face à cette fin funeste. 

Les militants écologistes d’Amérique du Sud ne sont pas les seuls à braver un tel danger. Leurs homologues asiatiques sont eux aussi hautement concernés. En 2023, 17 meurtres et un nombre croissant d’enlèvements rien que dans les Philippines, le pays le plus dangereux du continent. 

L’Afrique ne peut présenter de chiffres véritablement représentatifs, par manque d’informations. En 2023, Global Witness recense 4 homicides en 2023, tout en affirmant que cette estimation était « largement sous-estimé[e] »

→ Et la France ? 

La France n’est pas exempte de danger pour les militants écologistes. Ces derniers auraient été « malmenés et blessés par les forces anti-émeutes », voire même assidûment surveillés par des systèmes d’écoute et de traques normalement réservés seulement « aux groupes extrémistes et au crime organisé »

Une manifestation pour l'environnement à Paris en 2019, AFP

Ces 200 militants qui ont perdu la vie en 2023 mettent en lumière la fébrilité inquiétante de la liberté d’expression dans certains pays, qui ne tolèrent que très peu les organisations anti-systèmes et environnementalistes.

Valgass

Se connecter pour laisser un commentaire.