Victoire pour Pezeshkian, le nouveau président iranien

Après le soudain accident d’hélicoptère ayant emporté dans la tombe Ebrahim Raïssi, ancien président iranien, les dernières élections présidentielles du pays ont tranché. Victoire pour Massoud Pezeshkian, candidat réformateur de 69 ans.

→ Des électeurs au nombre limité

Ce samedi 6 juillet signe un grand revirement politique pour le pays du Moyen-Orient. Convoqués en hâte aux urnes, les Iraniens ont voté pour le réformateur Massoud Pezeshkian, devant l’ultraconservateur Saïd Jalili. 16 millions de votes, contre 13 millions pour son adversaire, tandis que la participation totale est estimée à près de 49,8 %. 

Pezeshkian sortant du bureau de vote lors du premier tour des élections, Atta Kenare/AFP

→ Des idées à contre-courant 

Le nouveau président, bien différent de son prédécesseur, se présente comme la « voix des sans-voix ». Ses idées, à contre-courant notamment du Guide suprême iranien Ali Khamenei, le chef d’État, annonce un avenir nouveau pour le pays. De fait, Pezeshkian souhaite une ouverture de la nation, quitte à renforcer les liens placés sous haute tension avec les pays occidentaux, comme les États-Unis. Sa volonté est de « sortir l’Iran de son isolement ». 

« Nous tendrons la main de l'amitié à tout le monde, nous sommes tous des habitants de ce pays, nous devrions utiliser tout le monde pour le progrès du pays », a déclaré l’élu lors de sa première prise de parole. 

Preuve de son implication pour le progrès : sa promesse de régler au plus vite la question de l’obligation du port du voile, qui cause des remous au sein du pays depuis la mort de Mahsa Amini en 2022. Les élections présidentielles ont suscité moult tensions au sein du pays, entre les anciens présidents, comme Mohammad Khatami et Hassan Rohani, qui ont soutenu Pezeshkian, et les figures de l’opposition, appelant au boycott du scrutin. 

→ Une influence limitée 

Malgré ses idées révolutionnaires, Pezeshkian parviendra-t-il à faire entendre sa voix ? Sa fonction de président de la République demeure au sein de l’Iran relativement symbolique et figurative. Les pleins pouvoirs reviennent surtout au Guide suprême Ali Khamenei, campé sur ses positions ultraconservatrices et anti-américaines. 

Ali Khamenei déposant son vote pour les élections présidentielles, Office of the Iranian Supreme 

Valgass

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