Étymologie et origines des fleuves de France

Traversée par monts et à travers par près de 125 000 cours d’eau, la France profite indéniablement d’une grande richesse hydraulique. Les fleuves, ces rivières qui se jettent dans les eaux maritimes, sont au nombre de 74 sur le territoire métropolitain, mais cet article cherchera à analyser l’étymologie des quatre plus grands cours fluviaux du pays.

La Seine

Il s’agit sans aucun doute du fleuve le plus populaire de France. Bordant de grandes métropoles comme Paris, Troyes ou encore Rouen, le nom de la « Seine » est issu de la mythologie antique gauloise.

C’est en Bourgogne que naît le nom de la « Seine », suite à l’érection d’un temple dédié à la déesse Séquana tout près de la principale source du fleuve, dans la commune de Sources-Seine. Un site malheureusement disparu aujourd’hui, mais qui a révélé au cours de vastes fouilles archéologiques datant du XIXe et XXe siècles près de 1 500 artefacts, comme des offrandes, des pièces… majoritairement exposés au musée archéologique de Dijon.

La Seine, Rh2010/Adobe Stock

La divinité, imprégnée dans la culture gauloise, traduit la profonde admiration des Celtes pour les éléments naturels (vent, soleil, eau), ainsi que la spiritualité à laquelle ces derniers ont toujours été associés. L’eau du fleuve était appréciée pour ses propriétés miraculeuses et médicinales.

Étymologiquement, Séquana est issu du mot gaulois issu de l’indo-européen seik-, qui signifie « couler ».

La Loire

La Loire, le plus long fleuve s’écoulant entièrement en France, incarne lui aussi un passé très ancien. Traversant près de douze département et quatre régions, il est mentionné dans des textes anciens sous le nom latin de Liger ou Ligeris, terme probablement dérivé du gaulois ancien lega, soit « la vase, le limon ».

D’autres chercheurs estiment que la « Loire » serait issue du celte lig, soit « eau ». Cette interprétation souligne le rôle essentiel du fleuve pour les communautés qui se sont développées près de son cours d’eau, rôle déterminant pour le maintien de la vie.

La Loire, Meandering Trail Media/Shutterstock

La Garonne

Contrairement à la Loire, il s’agit du fleuve français le plus court. Pour autant, les origines de son nom n’en sont pas moins intéressantes.

La « Garonne » serait un composé de gar-, qui signifie « pierre, rocher, montagne » en proto-basque, et de -onna, suffixe de la langue gauloise traduit par « fleuve ». Ainsi littéralement, la Garonne voudrait dire « rivière caillouteuse ».

Le Rhône

Puisant dans sa source en Suisse, le Rhône parcourt le territoire français sur plus de 522 kilomètres, avant de se jeter dans la mer Méditerranée. Le « Rhône » proviendrait du latin rhodanus, lui-même issu du gaulois rodonos, qui signifie « couler ».

Le Rhône, mentionné dans les textes des auteurs grecs et latins antiques, tirerait son nom d’une légende. D’après celle-ci, le fleuve serait appelé ainsi suite à l’arrivée des Grecs en provenance de Rhodes, venus pour des questions commerciales.

Le Rhône, Gaspard Janos/Shutterstock

Dans son Histoire naturelle, Pline l’Ancien, écrivain romain du Ier siècle, approuve cette hypothèse : le Rhône tire bien son nom d’une colonie de Rhodiens venue en France et installée près de l’une de ses embouchures.

Valgass

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