La promesse du petit doigt : quelle origine ?

Deux auriculaires enlacés contre l’autre, et voilà qu’une promesse est forgée entre deux personnes. Ce geste, que nous exerçons depuis notre plus tendre enfance, est symbole de fidélité et de confiance envers l’autre. Mais pourquoi nous livrons-nous à de tels mouvements ?

Des origines japonaises

La « promesse du petit doigt » remonterait au XVIIe siècle, sur les terres japonaises. A cette époque-ci, il était courant de jurer fidélité à l’autre en se confrontant à la pratique du yubikiri : en cas de trahison ou de manquement au devoir, l’auriculaire du pécheur était coupé, un moyen convaincant de dissuader toute tentative de perfidie.

En se serrant les auriculaires, les Japonais récitaient la formule suivante :

« Je jure par mon petit doigt, dix mille coups de poing, celui qui ment sera obligé d’avaler mille aiguilles. »

La conséquence sanglante qui ensuit un acte déloyal nous vient de la mafia Yakuza, considérée comme la plus grande organisation de crime organisé au Japon. Couper l’auriculaire est un moyen d’expier ses fautes et de montrer son obéissance à la hiérarchie constituant ce système de l’ombre.

Deux membres Yakuzas, Fred Dufour (2017)

Une fois le doigt mutilé, il est d’autant plus difficile de quitter les rangs de la mafia. L’amputation devient un marqueur visible, le signe évident d’une certaine affiliation aux Yakuzas.

Un symbole mondialisé

La gestuelle a su traverser les âges et se répandre sur le reste des continents recouvrant notre planète. L’entrecroisement des auriculaires est particulièrement adopté en Amérique du Nord, auquel l’on ajoute les paroles suivantes : « pinky swear », soit « promis juré ». La pratique revêt aujourd’hui un caractère quelque peu enfantin.

Valgass

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